Solaire : tout ce qui brille n’est pas or

Le reportage sur France 2 d’Envoyé Spécial du 29 avril a amené de nombreuses interrogations de particuliers sur les énergies renouvelables et en particulier sur les panneaux solaires photovoltaïques. « Tout ce qui est simple est faux, tout ce qui ne l’est pas est inutilisable » disait Paul Valéry. Ainsi ce reportage aux travers de quelques exemples ne montre pas la règle mais bien les exceptions. Cette semaine a lieu les journées européennes du solaire, censées populariser les systèmes solaires. Peut-on s’attendre à ce que les installateurs fassent preuve de pédagogie et se démarquer des vendeurs de porte-à-porte qui vendent du solaire ou des pompes à chaleur aujourd’hui comme ils vendaient des encyclopédies il y a 10 ans et vendront n’importe quoi d’autre dans quelque temps ? Il faut le souhaiter.

Mais force est de constater qu’aujourd’hui la filière des énergies renouvelables et particulièrement le photovoltaïque souffre de dysfonctionnement propre à un accroissement trop rapide de l’activité et à un « laissez-faire laisser-aller » des gouvernants et de quelques lobbies. Nous sommes en train d’en payer le prix. En accordant des aides nombreuses sans contre partie le gouvernement a créé une bulle dans laquelle se sont engouffrés les opportunistes, pour ne pas dire les escrocs… Le résultat est là : 50 % des installations ne sont pas aux normes, les dépôts de bilan se multiplient d’installateurs peu scrupuleux, les particuliers lésés par des toits rendus non étanches sont de plus en plus nombreux.

Ces affaires ne représentent que peu de cas heureusement. Mais ils montrent les carences de certains à organiser de manière durable et viable une filière sans compter sur des aides massives, que nous payons au final en tant que contribuables. Une fois de plus ceux qui s’efforcent de bien faire leur travail paieront pour ceux qui s’en mettent plein les poches. Dans quelques semaines, les panneaux devront répondre à de nouvelles règles d’installation et d’intégration plus drastiques, mais quels seront les contrôles ? Les panneaux devront assurer l’étanchéité du toit… un non-sens auquel les assureurs répondent en assurant de plus en plus difficilement les installations.

En cette semaine des Journées européennes du solaire, le temps est au gris et ne porte pas forcément à l’optimisme sur le solaire. Espérons que pour l’ouverture de l’examen du Grenelle II, des bonnes nouvelles puissent émerger et sortir les énergies renouvelables de la spirale de mauvaises nouvelles enclenchée depuis l’échec de Copenhague.